Consommation

“On nous inocule donc, pour des fins d’enrichissement, des goûts et des désirs qui n’ont pas de racines dans notre vie physiologique profonde, mais qui résultent d’excitations psychiques ou sensorielles délibérément infligées. L’homme moderne s’enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d’excitants…” Paul Valéry (en 1935)

« Le marketing se substitue ainsi à tout horizon de projection collective et provoque désidéalisation, désublimation et désymbolisation. » Bernard Stiegler

Le problème est qu’ainsi calculés, les êtres connectés sont désingularisés, moyennés.” Bernard Stiegler

La consommation est devenue addictive, elle n’est plus une consommation par désir.” Bernard Stiegler

« L’horizon du consommateur se dilate, celui des électeurs se recroqueville. » Régis Debray

 « Quand on pense qu’il suffirait de ne pas les acheter pour que ça ne se vende plus. » Coluche

En un mot, [le PIB] mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue.” Robert F. Kennedy


Consommer signifie détruire. Avant de consommer il faut produire, c’est au niveau de la production que l’on perçoit l’acte prédateur.

La production exige, à des niveaux variables, la prédation, celle concernant des ressources naturelles (végétales, animales, eau, air, terre …) mais aussi humaines. Produire c’est consommer du travail, c’est-à-dire du temps humain. Un objet ou un service produit est une combinaison de ressources naturelles et de temps humain cristallisé. Dès lors toute consommation est prédation, ce qui, au nom du respect de la vie, impose l’examen de la balance « consolidation de la vie/consommation de vies”. 

La civilisation actuelle a érigé la production/consommation et plus encore sa croissance en objectif sans qu’il y ait prise de conscience qu’il s’agit de prédation de vies.