Nature

La nature ne fait rien sans objet.” Aristote

“Les êtres vivants sont des objets étranges. Les hommes, de tout temps, ont dû plus ou moins confusément le savoir.” Jacques Monod

“L’objet artificiel est le produit de l’activité d’un être vivant qui exprime ainsi l’une  des propriétés fondamentales de tous les êtres vivants : celle d’être des objets doués d’un projet qu’à la fois ils représentent et accomplissent.” Jacques Monod

“ Nous découvrons notre dépendance envers une nature fragile, dont on se croyait indépendant. C’est la naissance de l’homme précaire, qui a perdu son assurance-vie : le Progrès.” Régis Debray

Ce qu’on peut craindre, c’est qu’à force de protester contre les injures faites à la nature, on en vienne à oublier les injustices faites aux hommes.” Régis Debray


Naturel ou artificiel ? L’objet artificiel est le résultat d’un projet et de l’activité d’un humain ou d’un autre être vivant, c’est ce qui le distingue de l’objet naturel et plus largement de la nature. A l’opposé, l’objet naturel qu’il soit hors de la biosphère (caillou, fleuve …) ou vivants (edelweiss, loup …) ne relève d’aucun projet humain.

Si cette distinction est relativement aisée à faire, peut-on affirmer que les objets naturels ne relèvent d’aucun projet. Les religions et certaines philosophies ont proposé des hypothèses concernant un projet global concrétisé par la création de la nature. Dans les dernières décennies, les scientifiques ont découvert la place du hasard dans la biosphère. 

La merveilleuse construction du monde du vivant n’a pas été déterminée par un programme mais relève essentiellement du hasard et de la nécessité. C’est le hasard et les contraintes qui ont fait évoluer la cellule primitive vers d’autres cellules plus spécialisées, puis vers des organismes et des objets vivants, végétaux ou animaux. C’est ainsi qu’un projet particulier d’une espèce animale a fait évoluer l’extrémité de ses membres supérieurs vers une main hautement opérationnelle pour lui permettre de faire face aux contraintes de son environnement. 

Il est stérile de nier que l’organe naturel, les doigts de la main par exemple, ne représente aussi l’aboutissement d’un “projet”. Les objets naturels de la biosphère (cellules spécialisées, organes, organismes vivants) obéissent à un projet particulier issu du projet global, celui de leur survie. Le projet global du monde du vivant se retrouve dans l’affirmation du respect de la vie par Albert Schweitzer “Je suis vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre”.

L’évolution des structures vivantes végétales ou animales par réplication, mutation et sélection relève d’un projet interne global de la biosphère. Ce déterminisme autonome interne à chaque sujet vivant induit une grande aventure imprévisible, le destin de chaque sujet vivant s’écrit à mesure qu’il s’accomplit, pas avant, il s’accomplit de manière “naturelle”.

Lien : La Vie, un processus biologique