Focus
Pour l’Humain, le mouvement se concrétise par l’action et la pensée. Tu vas découvrir que pour être, il te faut agir. Au niveau le plus primaire, l’action assure la survie, par la suite elle est une réaction à un stimulus, la sensibilité à ton environnement est alors déterminante.
Ta pensée, aussi, est capitale, elle va guider ton action et lui donner du sens. Pour être vivante, la pensée a besoin de bouillonnement et de doute ; elle se prémunit ainsi des certitudes et des univers fermés.
L’observation des processus biologiques prouve que l’échange a été une condition indispensable à l’émergence de la vie. Sans ouverture et sans sensibilité, toute forme de vie est condamnée. Cela est vrai au niveau le plus petit, pour la cellule, mais aussi pour l’individu et la société.
Les obscurantismes et les sectarismes qui édifient des frontières étanches t’empêchent de profiter des échanges, des collaborations et des métissages. Cultive ta sensibilité, elle se développera grâce à une relation intense avec la nature, à une écoute des autres sans préjugés, à l’ouverture à d’autres cultures par la lecture, la musique, la poésie et l’art. L’ouverture et les échanges conditionnent l’harmonie de la vie en commun et te permettront d’accéder aux richesses du partage.
Quand tu auras le sentiment que pour toi et pour le respect de la vie, la situation est inacceptable et qu’un seuil a été franchi, naîtra en toi la volonté d’une réponse : la révolte.
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a) Le mouvement se concrétise par l’action et la pensée
L’agitation, l’interaction, la coopération, la reproduction ont été des formes différentes du mouvement de la vie primitive, si bien qu’aujourd’hui les scientifiques définissent le mouvement comme “une signature universelle de la vie” et comptent l’utiliser pour détecter une éventuelle forme de vie dans la conquête de l’espace.
L’action
Pour l’Humain le mouvement se concrétise notamment par l’action. Au niveau le plus primaire, l’action est une condition sine qua non à la vie : c’est la lutte pour la survie. Par la suite, lorsque la survie est assurée, la conscience d’être fait évoluer le sens de l’action, l’humain abandonne la lutte pour la survie au profit de la vie elle-même, avec notamment l’introduction de la dichotomie : travail-loisir. La question du sens de l’action est alors déterminante.
En société notamment, pris dans le tissu des interdépendances, l’humain doit se déterminer à agir pour être : il peut exalter ou refuser la solidarité, il peut collaborer ou s’opposer, il peut cultiver son autonomie ou s’aliéner … Pour orienter son action, il va se référer à sa conception du monde et de la vie. Le regard que je t’ai proposé, le respect de la vie, me conduit à souhaiter que ton action vise à créer, promouvoir et entretenir la vie sous toutes ses formes. Tu pourras ainsi accéder à la plénitude de ta vie et profiter de la synergie avec toutes les autres vies.
L’activité-travail est un cas particulier de l’action humaine qui occupe désormais une part importante de notre temps et de nos préoccupations. Aujourd’hui, le travail est appréhendé comme une marchandise échangée contre une rémunération ; cette marchandisation du travail risque de le priver de sens. Cette évolution combinée à la frénésie de consommation mérite un approfondissement développé dans l’abécédaire.
La pensée
Dans la dimension spirituelle de notre vie, c’est le fait de penser de manière autonome qui concrétise le mouvement ; sur le plan physiologique cela se traduit par les interconnexions opérées par le cerveau.
A l’opposé du mouvement, tu trouveras les certitudes et les idées prêtes à être consommées. La certitude est une pensée isolée dans un univers fermé, coupée du monde et de la vie, elle ignore le mouvement, l’ouverture et l’interconnexion qui caractérisent la vie. Par là, la certitude empêche l’évolution, elle a souvent pour origine la peur de se confronter au tourbillon de la vie.
La pensée se nourrit de nos expériences mais aussi de celles accumulées dans nos gènes, elle permet de nous projeter dans le futur en simulant des décisions. Pour ce faire, elle a besoin d’une impulsion, c’est le doute, celui-ci est alors l’énergie de la pensée au même titre que l’ATP est la molécule qui fournit l’énergie à la cellule. La pensée est un guide pour ton action, et même si l’objectif visé n’est pas atteint, elle t’aura proposé une direction.
Lorsque la pensée est confrontée aux difficultés, à l’absurdité du monde réel, l’humain a le choix entre deux attitudes : soit la soumission comme dans l’univers du sacré où le réel est accepté comme relevant du divin, soit la révolte. Lorsque devant l’insupportable, l’humain dit “non” et se révolte, il se réfère à une valeur supérieure bafouée à laquelle il dit “oui”, il ne renonce pas, il choisit le mouvement.
b) L’ouverture autorise l’échange et l’évolution
La membrane de la cellule n’est pas une frontière étanche, elle a en charge l’échange avec l’environnement. Lorsque cet échange cesse, la cellule meurt ; c’est aussi le cas de tout système vivant et plus particulièrement de l’Humain et de la société.
Échange et partage
Dans nos sociétés contemporaines, le terme d’échange qualifie deux réalités bien différentes, d’une part l’échange marchand et d’autre part le partage. L’échange marchand, présent dans nos économies, suppose que les deux acteurs se soient mis d’accord sur la valeur : le prix du bien, du service ou de l’information. Le prix d’un échange en particulier s’inspire du prix observé sur le marché, lieu géographique ou virtuel où les offreurs rencontrent les demandeurs. Sur la base de ce consensus, il n’y aura donc pas d’enrichissement des acteurs après l’échange. Cette forme d’échange prévaut dans bien des situations et gagne progressivement tous les secteurs d’activités ; on aboutit ainsi à une marchandisation généralisée qui frappe les biens, les services, les idées, les liens interpersonnels, les choses de la vie et du vivant … qui alors ne sont plus vus que comme des marchandises vendues ou achetées.
Le partage, au contraire, a lieu sans qu’une valeur ait été attribuée à l’échange a priori. Il fait fi de la notion de propriété. Le bien, le service, l’idée, le lien interpersonnel ou la chose de la vie échangée est considéré comme bien commun. Cette chose partagée prend de la valeur a posteriori avec l’échange : après le partage chacun des acteurs s’est enrichi. Ainsi le partage est un pari, une aventure au même titre que la vie, guidée par la sensibilité, l’ouverture et le mouvement dans une interdépendance généralisée.
Là où l’échange marchand prétend garantir un équilibre statique, le partage propose un enrichissement réciproque avec une perspective d’équilibre dynamique et une synergie tant sur le plan matériel qu’immatériel.
Évolution et sensibilité
L’échange de matières, d’énergies et d’informations n’est possible que dans un système ouvert, mais ce n’est pas suffisant, il faut en plus un catalyseur d’échanges. Les capteurs biochimiques des cellules sensibles à l’environnement jouent ce rôle dans la biosphère. L’évolution du monde du vivant n’a été possible que grâce aux échanges qui ont permis l’adaptation à l’environnement et aux contraintes du moment ; ce processus de métamorphose a prévalu sur une quelconque forme d’intelligence, une quelconque forme de pilotage.
Dans la société, c’est la sensibilité de l’Humain qui va initier les échanges, les interpréter et les orienter. L’adaptation pure et simple de l’Humain à la société représente alors un réel danger. La mise en conformité avec une culture dominante crée une boucle fermée (société -> culture -> société ) qui interdit toute évolution. Pour être en évolution, la société doit être ouverte et se métamorphoser : être mais devenir autre. Si la société n’évolue pas, seule une rupture, une bifurcation pourra lui éviter la mort.
La communication
Dans la biosphère depuis près de 3,8 milliards d’années, l’information échangée a pour substrat des codes chimiques. L’échange d’informations mérite une attention particulière.
Depuis que l’homme a acquis une dimension spirituelle et culturelle avec la conscience d’être parmi d’autres consciences d’être, l’échange d’informations entre les humains est un processus déterminant dans la société, au même titre qu’il l’a été dans le processus biologique. L’ensemble des pratiques et des règles concernant ces échanges d’informations dans la société est désigné par le vocable de communication interpersonnelle et regroupe tant la communication verbale (l’écrit, la parole, l’image) que la communication non-verbale (attitude, intonation, geste, ambiance …). C’est un sujet souvent abordé sous l’angle de recettes et de techniques, omettant alors de se préoccuper de l’élément fondateur d’une véritable communication : la mise en commun d’informations dans le respect des différentes perceptions du réel.
Vidéo « Vivre et être »
Éveiller ta curiosité
Avec l’avènement des outils numériques, les échanges d’informations jouent déjà et vont jouer à l’avenir un rôle déterminant dans l’évolution et l’équilibre de notre société.
Nous avons appris que l’énergie organise et transforme la matière. Par analogie, nous observons que l’information organise et transforme la société. Ceci soulève de nombreux questionnements.
Si le trop-plein d’énergie peut provoquer la destruction de la matière, qu’en sera-t-il du trop-plein d’informations, saurons-nous gérer “l’infobésité” qui s’installe dans la “société de l’information”.
Les communautés créées par les réseaux sociaux, lieux d’échanges omniprésents, ne sont-elles pas souvent à l’opposé de l’ouverture qu’exige la vie ? La société qui émerge du tourbillon actuel saura-t-elle intégrer le respect de la vie ?