3. Regard sur la mort

FOCUS
La mort fait partie de la vie, c’est un fait, elle ne doit pas être une préoccupation. La peur de la mort est un trait dominant dans notre culture, elle est un terrible handicap. En effet la peur de la mort implique automatiquement la peur de vivre, et c’est bien dommage car “vivre est dangereux … mais c’est tellement beau”.

D’un point de vue biologique, la mort d’une cellule est l’état dans lequel elle n’échange plus avec l’extérieur. La vie est ouverture et interaction, elle cesse lorsque ces deux caractéristiques disparaissent ; l’absence de tout échange entre notre corps et son environnement correspond à l’état de mort. Il n’en reste pas moins que la mort, la fin de notre existence sur la Terre, est un sujet difficile à aborder, et plus particulièrement avec des enfants. J’ai beaucoup hésité à le mettre dans mes bavardages, mais je n’ai pas voulu tricher, la mort fait bien partie de la vie.

C’est notre conscience d’être qui rend l’appréhension de la mort  plus délicate, car il nous faut la concevoir au-delà de la seule fin d’un processus biologique. Une fois encore, c’est la pensée vivante (et non des certitudes) qui peut nous aider à construire notre idée de la mort.

Notre conscience d’être est engendrée par les interactions avec les autres consciences ; de ce fait nous sommes les enfants des liens que nous avons tissés. Ces liens chargés de sens et d’émotions continueront à exister après la mort biologique. Ils vont s’étendre, s’effacer, s’additionner à d’autres et vont irriguer la vie. 

C’est à un âge avancé que l’idée de la mort peut être un sujet de réflexion serein. À ton âge, on démarre une fantastique aventure, on a juste envie de la vivre. Pour toi, retiens que la vie est une aventure et goûte aux plaisirs élémentaires qu’elle t’offre ; cette aventure est une succession d’expériences heureuses ou non mais toujours enrichissantes.

Éveiller ta curiosité 
L’humain n’est pas seulement un être biologique, il est aussi un être pensant, un être social. Outre la mort biologique, il existe deux autres morts, la mort spirituelle et la mort sociétale. La première se manifeste par l’absence d’une pensée consciente et doit t’interroger sur le rôle de l’école dans l’apprentissage de cette faculté ?  
L’autre mort est aujourd’hui la conséquence d’une société qui a oublié qu’elle nous engendre. Cette mort frappe ceux que la société ignore, qui n’ont plus la parole, qui n’osent pas parler, qui refoulent leur rancœur, qui ont le sentiment d’être méprisés. Ils ont le choix entre ce statut de “misérable déchu” et la violence qui ne peut être que physique puisque la société ne les entend pas.