1. L’Humain dans le monde au fil de son histoire

Focus
La perception de la place de l’Homme dans le monde a connu des mouvements de balancier : tantôt extérieur ou perdu au milieu du monde, tantôt au centre. Les religions et les philosophies lui ont assigné une place, d’abord acceptée, puis utilisant sa faculté de penser, il l’a souvent contestée dans un mouvement de révolte. Aujourd’hui sa pensée est incapable de lui servir de guide, sa confiance en soi est écrasée d’une part, par le constat des échecs de la civilisation actuelle, d’autre part, par l’absence de sens malgré le développement des savoirs. Avec le nihilisme et après avoir été mis au centre de l’univers, l’Homme tombe dans le néant en niant toute hiérarchie de valeurs.

La place de l’Humain dans l’univers a été perçue par lui de manières très fluctuantes tout au long de son histoire, il a eu des regards très différents sur sa place dans le monde.

  • Au temps de la préhistoire, l’Homme luttait pour la survie dans un environnement sur lequel il n’envisageait pas pouvoir agir. Les sociétés humaines et la nature étaient perçues comme totalement disjointes.
  • Avec le développement de la philosophie (grecque pour le monde occidental) , l’Homme prend conscience d’être au sein de l’univers, il cherche à être en harmonie avec la nature. La philosophie grecque cherche l’équilibre de l’humain et de la nature, le consentement de l’homme au monde.
  • La pensée chrétienne originelle va l’isoler, le chasser de l’univers terrestre pour le placer dans un univers métaphysique dans l’attente du royaume des cieux. Il n’envisage pas d’agir sur le monde, il délaisse sa vie sur Terre. C’est la période du Moyen-Age.
  • Avec la Renaissance et la Réforme, l’Homme se repositionne au sein de l’univers, il agit, crée, pense. Débute alors une période où l’Homme se perçoit progressivement comme le centre du monde. La pensée va le conduire successivement à se libérer du joug des systèmes politiques en place, des religions et des philosophies qui lui imposaient des limites dans son envie d’agir et d’être. Il se veut libre et entrevoit des progrès matériels et spirituels pour l’immédiat et pour les générations à venir. Il veut mettre l’univers à son service. C’est la période du rationalisme du siècle des Lumières, puis celle de la prééminence de l’histoire dans la pensée de nombreux philosophes, celle des progrès scientifiques et technologiques sans précédent perçus comme libérateurs.

Les réalités vécues depuis le début du XXe siècle nous montrent que la puissance créatrice de l’Homme est aussi fortement destructrice. L’Homme est dans un monde qu’il veut façonner mais qui, comme par un effet boomerang, le façonne à son tour. L’interaction, caractéristique fondamentale de la Vie, est bien présente. Il prend alors conscience de n’être qu’un phénomène, qu’un objet parmi d’autres. Il n’est plus le centre de l’univers.

Éveiller ta curiosité 
L’intervalle de temps de 4 milliards d’années (l’histoire de la vie) te donne probablement le vertige. Notre Univers qui date d’environ 14 milliards d’années constitue un espace qui lui aussi, est vertigineux dans ces dimensions. Le proche environnement de la Terre est le système solaire avec ses 8 planètes inaccessibles à l’humain à l’heure actuelle. Dans notre galaxie, la Voie Lactée, il existe près de 200 milliards d’étoiles comparables à notre Soleil et  son système solaire. Enfin les astronomes estiment qu’il y a entre 100 et 200 milliards de galaxies (comparables à la Voie Lactée) dans notre Univers, et on ne sait rien de ce qu’il y a en dehors de notre Univers. Voilà de quoi donner le vertige, mais surtout l’obligation d’avoir beaucoup d’humilité, notamment pour ceux qui pensent être le nombril du Monde.